Choisir entre le statut d’auto-entrepreneur et le portage salarial peut s’avérer complexe pour ceux qui souhaitent allier indépendance et protection sociale. Chacun de ces régimes offre des avantages spécifiques en fonction des besoins professionnels et des projets à long terme. Alors, comment déterminer lequel correspond le mieux à votre activité ?
Le portage salarial est un statut qui permet à un professionnel d’exercer son activité en tant qu’indépendant tout en bénéficiant des avantages d’un salarié. Ce système est particulièrement prisé par les consultants, formateurs et freelances, qui souhaitent se concentrer sur leur métier sans avoir à gérer les complexités administratives et fiscales de l’entrepreneuriat.
Le fonctionnement du portage salarial repose sur un contrat tripartite : le consultant (le « porté »), la société de portage et le client. Le consultant signe un contrat de travail avec la société de portage qui, en retour, facture les prestations réalisées aux clients. Ce modèle permet au consultant de percevoir un salaire régulier, tout en conservant une certaine flexibilité dans la gestion de ses missions. De plus, la société de portage prend en charge les formalités administratives, telles que la facturation et la gestion des cotisations sociales.
Le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) est une forme simplifiée de création d’entreprise qui permet à un individu de gérer une petite entreprise de manière autonome. Ce statut est conçu pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat, en réduisant les démarches administratives et fiscales.
L’auto-entrepreneur facture directement ses clients pour les services ou produits fournis, et il est responsable de la gestion de sa comptabilité, de ses déclarations fiscales, et de ses obligations sociales. Ce modèle convient particulièrement aux freelances et aux petites entreprises, permettant de démarrer rapidement une activité sans frais de structure élevés. Toutefois, l’auto-entrepreneur doit être vigilant sur le respect des seuils de chiffre d’affaires pour bénéficier des avantages liés à ce statut.
L’un des principaux avantages du portage salarial est la protection sociale dont bénéficie le consultant. En tant que salarié, il a accès à l’ensemble des droits liés au statut de salarié :
En revanche, l’auto-entrepreneur est soumis au régime social des indépendants, qui offre une couverture moins complète :
Dans le cadre du portage salarial, les cotisations sociales sont plus élevées, car elles incluent à la fois des cotisations salariales et patronales. Ces cotisations sont versées par la société de portage, ce qui signifie que le porté n’a pas à gérer ces aspects administratifs. Bien que cela puisse sembler coûteux, cela permet de bénéficier d’une protection sociale complète.
Pour l’auto-entrepreneur, les cotisations sociales sont simplifiées et calculées sur la base du chiffre d’affaires réalisé. Le taux de cotisations est réduit par rapport aux entreprises classiques, ce qui permet d’alléger les charges. Cependant, cela signifie aussi que la protection sociale est proportionnelle au chiffre d’affaires, et donc moins avantageuse en cas de faibles revenus.
Le portage salarial est soumis à l’imposition sur le revenu comme un salarié traditionnel. Le prélèvement à la source s’applique, ce qui signifie que l’impôt est directement déduit du salaire avant versement. Cela permet une gestion simplifiée de l’impôt sur le revenu, évitant ainsi des déclarations complexes.
L’auto-entrepreneur, quant à lui, bénéficie d’un régime fiscal simplifié. Il peut opter pour le micro-fiscal, où l’impôt sur le revenu est calculé sur le chiffre d’affaires, avec la possibilité d’un prélèvement libératoire de l’impôt. Cela signifie qu’il peut choisir de payer ses impôts de manière proportionnelle à ses recettes, ce qui peut être avantageux pour une gestion prévisible de ses finances.
La rémunération du consultant en portage salarial est perçue sous forme de salaire. Celui-ci est calculé après déduction des frais de gestion appliqués par la société de portage ainsi que des cotisations sociales. Le porté reçoit ainsi un salaire régulier, lui offrant une certaine sécurité financière.
Pour l’auto-entrepreneur, la rémunération est constituée du revenu brut, qui dépend directement du chiffre d’affaires. Après déduction des cotisations sociales, le revenu net peut varier considérablement d’un mois à l’autre en fonction des ventes ou des prestations réalisées. Cela requiert une bonne gestion de la trésorerie, surtout en période de fluctuation des revenus.
Le portage salarial repose sur un statut juridique de salarié. Cela signifie que le consultant bénéficie des droits liés à ce statut, notamment en matière de sécurité sociale et de protection du travail. La société de portage assume les responsabilités juridiques, fiscales et administratives, offrant ainsi un cadre sécurisé pour l’exercice de l’activité.
Le statut d’auto-entrepreneur est celui d’un travailleur indépendant. Cela signifie que l’auto-entrepreneur gère sa propre entreprise, assume seul les risques liés à son activité, et est responsable de ses obligations fiscales et sociales. Ce statut confère une grande liberté mais nécessite également une bonne organisation et une connaissance des réglementations en vigueur.
En cas de cessation d’activité, le consultant en portage salarial peut bénéficier des allocations chômage, sous réserve de remplir certaines conditions, comme avoir cotisé suffisamment. Cela constitue un filet de sécurité important, offrant une protection en cas de difficultés professionnelles.
L’auto-entrepreneur, en revanche, ne cotise pas pour le chômage. En conséquence, en cas de perte de revenus ou de cessation d’activité, il ne peut pas prétendre aux allocations chômage. Cela représente un risque majeur pour ceux qui optent pour ce statut, surtout dans un marché du travail incertain.
Le portage salarial permet au consultant de cotiser pour la retraite comme un salarié. Cela signifie qu’il peut valider des trimestres et acquérir des droits à une pension de retraite en fonction des cotisations versées. La société de portage s’occupe de toutes les formalités nécessaires pour l’affiliation aux caisses de retraite et le paiement des cotisations, garantissant ainsi une préparation sereine pour l’avenir.
Avec le régime de l’auto-entrepreneur, la retraite est calculée en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Les trimestres validés dépendent des cotisations versées, qui sont elles-mêmes proportionnelles aux revenus. Par conséquent, un auto-entrepreneur avec un chiffre d’affaires faible peut rencontrer des difficultés pour valider suffisamment de trimestres et ouvrir des droits à une pension de retraite correcte.
La comptabilité dans le cadre du portage salarial est entièrement gérée par la société de portage. Cela inclut la facturation des clients, le suivi des paiements, et le règlement des cotisations sociales. Cette simplification permet au consultant de se concentrer uniquement sur son cœur de métier, sans se soucier des aspects comptables.
En tant qu’auto-entrepreneur, la gestion de la comptabilité incombe au travailleur. Bien que les obligations comptables soient allégées, il est essentiel de tenir à jour un livre de recettes et d’être rigoureux dans la déclaration du chiffre d’affaires. L’auto-entrepreneur doit également s’assurer de respecter les seuils de chiffre d’affaires pour éviter de perdre les avantages liés à son statut.
Le portage salarial n’impose pas de plafond de chiffre d’affaires, ce qui permet aux consultants de développer leur activité sans contrainte. Cependant, la société de portage peut appliquer des frais de gestion qui varient en fonction du chiffre d’affaires réalisé, impactant ainsi la rémunération nette.
Pour l’auto-entrepreneur, il existe des seuils de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour maintenir les avantages liés à ce statut simplifié. En 2024, ces seuils sont de 188 700 € pour les activités de vente de marchandises et de 77 700 € pour les prestations de service. Dépasser ces seuils peut entraîner le basculement vers un régime fiscal et social plus complexe.
Critères | Portage salarial | Auto-entrepreneur |
---|---|---|
Statut juridique | Salarié | Indépendant |
Social |
Régime général de la sécurité sociale
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Régime social des indépendants
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Cotisations sociales |
|
Régime forfaitaire :
Régime réel : |
Fiscalité | Impôt sur le revenu, prélèvement à la source | Micro-fiscalité, versement libératoire de l’IR |
Remboursements de frais | Les frais professionnels sont remboursables sur présentation d’une facture à la société de portage. | Pas de possibilité de remboursement de frais |
Autonomie | Autonomie dans la recherche et la gestion des missions | Autonomie dans la gestion du temps et de l’activité |